Le 20 mai 2025, le webinaire “Réseaux de Femmes dans les Administrations Fiscales et Douanières » a regroupé des professionnelles d’administrations fiscales et douanières du Bénin, de la France, du Gabon, du Sénégal et du Togo pour discuter du rôle joué par ces réseaux pour l’égalité de genre dans les administrations et dans les systèmes fiscaux et douaniers, ainsi que discuter des difficultés qu’ils rencontrent. L’événement a été organisé par Expertise France, dans le cadre du projet GET – Gender Equality in Taxation, financé par la Direction Générale du Trésor français. L’objectif de ce webinaire était de favoriser les échanges de bonnes pratiques en vue de soutenir le lancement d’un réseau de femmes au sein de la Direction Générale des Impôts du Gabon. Cette discussion a permis de présenter la diversité des activités organisées par les réseaux de femmes pour le bien-être et le développement professionnel de leurs membres, ainsi de relever l’importance des activités menées en faveur d’un système fiscal et surtout d’administrations plus justes. Les panélistes ont partagé des conseils pratiques pour la création de nouveaux réseaux de femmes dans les administrations fiscales et douanières mais aussi, pour se projeter dans la gestion et l’animation de leurs activités.
Les réseaux de femmes prennent des formes institutionnelles variées, certains sont des associations au sein d’administrations, d’autres des réseaux employeurs. Ils peuvent également prendre une forme plus larges, ancrés au sein d’un Ministère des Finance (le cas de l’Amicale au Bénin) ou de réseaux thématiques comme le Réseau des Femmes dans la Gestion des Finances Publiques au Sénégal. A-hiérarchiques, ces réseaux sont ouverts aux professionnelles occupant tout type de postes au sein de l’administration. S’ils sont pour la plupart exclusivement féminins, certains réseaux comme le Réseau des Femmes de la DGFiP en France sont mixtes. Ces réseaux ont tous pour objectif de favoriser l’épanouissement des professionnelles du secteur de la fiscalité, de renforcer la solidarité entre femmes au sein de leur administration et de contribuer à l’égalité professionnelle. Ce type de réseaux se décline souvent au niveau local pour faire vivre les actions même en dehors des capitales.
Les activités des réseaux de femmes sont très diverses. En plus de leurs conférences annuelles permettant de faire le bilan des activités du réseau et de renforcer les liens entre les membres, quatre types d’activités peuvent être identifiés :
Les activités dans ce domaine impliquent des actions de plaidoyer pour faire reconnaître les discriminations de genre qui peuvent exister au sein des administrations et notamment pour soutenir l’accès des femmes à des postes clés en renforçant leurs capacités et en agissant sur les freins à l’expression de leurs plein potentiel. Il s’agit notamment de la mise en place de programme de mentorat, de formations et de coaching en matière de leadership et confiance en soi, ainsi que des partages d’expérience de femmes au parcours exceptionnel. Les journées internationales des droits des femmes le 8 mars et contre les violences faites aux femmes le 25 novembre sont souvent des opportunités pour ces réseaux de sensibiliser sur les inégalités de genre au sein de leur administration et du secteur de la fiscalité.
Enfin, les réseaux travaillent à l’amélioration des relations entre les contribuables et leur administration. Cela passe par l’animation de formation en matière de droits et d’obligations fiscales aux entrepreneures pour clarifier les démarches à suivre dans le cadre du commerce transfrontalier par exemple, ou d’échanges avec des réseaux de femmes sur les marchés ou de cheffes d’entreprises.
L’Association des Femmes de l’Office Togolaise des Recettes s’est engagée à soutenir financièrement le programme « un élève, une identité » afin de lutter contre le fléau des jeunes non-déclaré·es aux autorités publiques. L’Amicale des Femmes du Ministère en charge des Finances au Bénin soutient des femmes en situation difficile dans des hôpitaux de l’intérieur du pays. Les actions sociales sont reconnues comme un élément fédérateur pour les membres des réseaux.
Des activités sportives et culturelles, ainsi que des sensibilisations aux enjeux de santé des femmes ont été citées lors du webinaire. Des initiatives de cellules d’écoute pour les cas de harcèlement de personnel sont également soutenues par certains réseaux de femmes, en coopération avec les services des ressources humaines de leur administration.
Les difficultés rencontrées par les réseaux de femmes dans les administrations fiscales et douanières peuvent être d’ordre financières, lorsque les ressources sont insuffisantes pour réaliser les activités souhaitées. Lorsque le budget des réseaux repose seulement sur les cotisations de leurs membres (et non en partie sur un soutien financier de leur administration), l’activité de collecte des cotisations peut s’avérer très chronophage. Certains réseaux peuvent également rencontrer des difficultés en termes d’attractivité : il est parfois difficile de rendre le réseau attractif auprès de professionnelles d’âge, de grade, de poste et de localisation différentes. Par exemple, proposer des activités qui plaisent à toutes, et non seulement aux femmes cadres s’avère être un challenge pour plusieurs réseaux.
Quatre conseils émanent des expériences des réseaux béninois, français, sénégalais et togolais :